Alaa AWAD, voici un nouveau talent que nous propose l’Égypte, et non des moindres. Ce jeune artiste, natif de Mansoura et qui enseigne à la Faculté des Beaux-Arts de Louqsor, a été imprégné depuis son enfance par le prestigieux patrimoine légué par la civilisation pharaonique. C’est d’elle qu’il va tirer toute son inspiration, en faisant évoluer son art où se mêlent une grande finesse et une extraordinaire sensibilité. Des thèmes à consonance funéraire à ceux que reproduisent les parois des temples, tout un répertoire va lui servir de guide pour réinterpréter et même actualiser ces scènes millénaires dans un chatoiement de couleurs et une exhubérance de mouvements. Du street-art à ses toiles néo-pharaoniques, de sa technique de l’acrylique et du pinceau, son œuvre, d’une indéniable élégance, s’adresse d’abord au peuple égyptien avec qui il partage ce si fabuleux héritage culturel que bien des coutumes et des traditions perpétuent encore jusqu’à présent. Récemment, dans un immense tableau retraçant à sa manière l’histoire ou plutôt l’épopée du canal de Suez, Alaa AWAD a montré que son imagination était capable d’aborder avec autant de virtuosité, des sujets d’un passé beaucoup moins lointain, mais qui constituent d’aussi glorieux jalons dans la mémoire collective. Rarement, de nos jours, un artiste égyptien a su conquérir une telle admiration, une telle notoriété, pour son prodigieux travail que convoitent aujourd’hui les galeries d’art du Caire et de certaines autres grandes villes du monde. Il exposera plusieurs de ses oeuvres au Centre Culturel d’Egypte à Paris en mars 2019. [Christian Leblanc].